Cette méthode évidente et méconnue pour appliquer ses bonnes résolutions

Une bonne résolution est une action que l’on veut faire, mais que l’on n’a pas encore mise en œuvre. C’est donc bien souvent quelque chose de difficile ! Elle comporte en tout cas un obstacle suffisamment fort pour que nous ne l’ayons pas déjà mise en place.

Et pourtant, nous pensons que la motivation du Nouvel An va suffire pour surmonter cet obstacle ! Ce petit coup de pouce nous aide souvent à commencer cette bonne résolution. Mais quid de la tenir dans la durée ?

En tant que Coach CO2, j’accompagne les personnes qui souhaitent réduire leur empreinte carbone. Pourtant de bonne volonté, ces personnes rencontrent des difficultés à tenir leurs actions dans la durée. J’ai donc mis au moins une méthode inédite pour les aider à réaliser de véritables exploits sans effort (comme arrêter l’avion ou ne plus manger de viande !) et surtout, de les tenir dans la durée.

Cet article a été écrit par Floraine Cordier, Coach CO2 et auteure du blog éco-insouciance.com : réduire son empreinte carbone pour se mettre en cohérence avec sa conscience écologique et se libérer de l’éco-anxiété. Floraine Cordier a notamment développé une méthode inédite pour réduire son empreinte carbone de manière durable et sans effort, en se basant sur la joie, le sens et l’énergie.

Le fonctionnement de cette aire du cerveau, le striatum, ou pourquoi nous n’arrivons pas à tenir nos bonnes résolutions dans la durée

« Comment trouver de la motivation pour prendre des douches moins longues ou prendre le vélo ? Pourquoi notre confort est-il plus fort que notre envie de réduire notre impact ? », me demande Gaëlle, 39 ans ?

Parmi toutes les bonnes résolutions, celles d’ordre « environnemental » présentent des difficultés particulières. En effet, ce sont quasiment toutes des actions relatives à la sobriété… que notre cerveau traduit vite en « privation ». Or, « se priver de » est une action possible à court terme, mais ne peut rester le seul et unique moteur dans la durée.

Sébastien Bohler, auteur du livre « Le bug humain », étudie précisément « pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher ». D’après lui, « les bonnes résolutions prises par notre cortex ne font pas le poids, au sens propres, devant la pulsion immuable du striatum ».

Le cortex, siège de la décision rationnelle, prend cette bonne résolution qui est une action qui est bonne pour nous, qui va dans notre intérêt de long terme. Nous avons donc cette capacité à réfléchir de manière factuelle et comprendre où va notre intérêt.

Malheureusement pour nous, notre action est également régie par une aire du cerveau appelée le « striatum ». Or, « les neurones du striatum charrient de la dopamine et du plaisir en réponse à tout comportement tourné vers la survie ».

D’après l’auteur, ces comportements tournés vers la survie sont au nombre de 5 : nourriture, sexe, effort minimal, statut social, information-distraction.

Oui, vous avez bien lu : le moindre effort fait partie des comportements que le striatum récompense en nous envoyant des décharges de dopamine, l’hormone du plaisir !

Pire que cela, si nous n’allons pas dans le sens des 5 comportements tournés vers la survie, le striatum « réduit sa production de dopamine et nous punit littéralement par une sensation déplaisante » !

Alors, comment faire pour tenir nos bonnes résolutions dans la durée, malgré le contrôle de notre cerveau primaire ? Nous allons voir cela tout de suite.

Cette méthode écartée d’un revers de main et qui fait pourtant des miracles

Sébastien Bohler, après avoir exposé le fonctionnement du cerveau, pose alors cette question : « avons-nous encore des options » pour lutter contre notre striatum ?

On trouve habituellement des méthodes classiques, comme l’autodiscipline. Mais pour Sébastien Bohler, il y a seulement deux possibilités.

La méthode qu’il retient est celle de la « pleine conscience ». Cette capacité unique de l’être humain permet de mettre de la lumière sur le fonctionnement automatique du striatum et d’en annuler les effets. « En développant notre caisse de résonance sensorielle, nous pouvons faire croire à notre striatum qu’il obtient davantage de plaisir, alors que nous lui en donnons moins quantitativement ».

Bien qu’intéressante, j’ai beaucoup de doutes sur l’application de cette méthode. En effet, mettre de la pleine conscience sur tous nos actes demande… beaucoup d’effort ! J’ai bien peur qu’elle ne soit pas suffisante pour tenir dans la durée… mais je vous laisse vous faire votre propre opinion en lisant le livre.

L’auteur envisage une deuxième possibilité… et s’en détourne immédiatement, sans la creuser.

« Très audacieuse, la 2^ème méthode consiste à prendre le striatum à son propre jeu. Plutôt que de s’opposer à son action de manière frontale, il s’agira de détourner son énergie comme on détourne un fleuve, de façon à alimenter une turbine plutôt que de le laisser dévaster les habitations situées en contrebas ».

C’est pourtant exactement ce qui marche !

A vrai dire, nous utilisons cette technique sans le savoir… lorsque nous réussissons à tenir une bonne résolution ! Ceux qui souhaitent commencer un sport le savent bien.

D’un côté, il y aura ceux qui vont se décourager au bout de quelques semaines, car ils n’y auront pas pris plaisir et vont se décourager.

De l’autre, il y a ceux qui vont trouver un plaisir intense à faire ce sport, qui vont se sentir dynamisés, relaxés, plein d’énergie… voire qui vont voir leur poids baisser et leur silhouette s’affermir…. Et qui vont continuer.

Ceux qui continuent, c’est ceux qui y trouvent du plaisir.

Habituellement, ce processus se déroule tout à fait inconsciemment. Nous ne sommes donc pas maître du jeu et nous ne pouvons que constater après coup si nous y sommes arrivés ou non.

Voilà donc la méthode que je vous propose pour tenir vos bonnes résolutions : au cours des premières semaines de mise en œuvre, il s’agit de chercher consciemment toutes les sources de plaisir que vous allez pouvoir trouver à cette nouvelle activité.

Et s’il n’y en a pas assez, rajoutez-en ! Peut-être faut-il adapter cette action pour réunir d’autres sources de plaisir.

Prenons l’exemple de quelqu’un qui voudrait devenir végétarien, malgré le plaisir qu’il ressent en mangeant de la viande. Il pourrait donc s’agir, au premier abord, d’une privation impossible à tenir dans la durée.

Nous allons donc travailler sur les sources de joie apportées par l’alimentation végétarienne. La première, c’est évidemment d’arriver à trouver une manière de cuisiner qui soit bonne, même excellente, pour nos papilles !

En testant, on se rend compte qu’en diversifiant les sources de saveur, on prend plaisir à déguster des saveurs bien plus subtiles que celles de la viande… et on découvre une nouvelle source de plaisir, que l’on n’avait pas avant.

On peut aussi travailler nos motivations connexes : perdre du poids, être en meilleure santé, ou tout simplement se sentir bien en protégeant la planète.

Pas suffisant ? Ajoutons des sources de joie : prendre en photo ses plats et les partager avec ses amis par exemple, voire même tenir un blog de ses recettes… Avec un peu de créativité, chacun trouvera les sources de joie qui lui permettront de tenir dans la durée.

Vous avez maintenant toutes les clés pour devenir plus fort que le fonctionnement automatique de votre cerveau ! Maintenant, à vous d’appliquer ce conseil pour tenir votre bonne résolution la plus importante.

Floraine Cordier, Coach CO2

Cet article participe à l’évènement “Votre meilleure astuce pour appliquer vos bonnes résolutions” du blog Devenez meilleur.