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le confort thermique sans monter la température de chauffage

Comment avoir chaud à 19°C chez soi en hiver

On recommande actuellement de mettre la température de son logement à 19°C en hiver. Cette température fait souvent réagir. En effet, il est assez fréquent que les logements soient chauffés bien au-dessus de cette température, ou que nous ayons déjà froid à 20 degrés. Pourtant, avoir froid à 19°C n’est pas une fatalité.

Alors que les médias ne parlent que de la température, il existe en fait beaucoup d’autres facteurs qui déterminent notre confort, que l’on appelle alors le « confort thermique ».

Quels sont ces paramètres? Comment aménager son intérieur pour avoir chaud à 19 degrés ? Cet article vous donne des conseils pratiques pour y parvenir.

Les 6 paramètres du confort thermique 

Lorsqu’on parle des 19 degrés, ou qu’on regarde un thermomètre, on parle en fait de la température de l’air. Pourtant, nous ressentons beaucoup d’autres paramètres qui vont influer sur notre ressenti de chaleur.

Ces paramètres sont au nombre de 6. Il s’agit de la température de l’air, de la température de rayonnement, des déplacements d’air, du taux d’humidité, des variations de température dans l’espace et dans le temps, et, bien entendu, de l’occupant.

C’est lorsqu’on optimise chacun de ces 6 paramètres que l’on peut prétendre à un confort inégalé dans son logement. Malheureusement, lorsque ces paramètres sont mal optimisés, notre réflexe va être d’augmenter la température et donc d’accroître la facture d’énergie ainsi que l’empreinte carbone de notre logement.

Voici des conseils pratiques pour mettre son logement au niveau sur chacun de ces facteurs.

La température de l’air.

La température de l’air est celle qui est donnée par le thermomètre. Pour la régler, on préconise d’utiliser un thermostat afin que le système de chauffage maintienne cette température constante. Il peut s’agir d’un thermostat centralisé ou d’un thermostat présent sur chacun des radiateurs, en fonction du système de chauffage.

La température de l’air recommandée par l’ADEME est de 19 à 21 degrés dans les pièces à vivre, de 17 degrés quand on dort, et de 22 degrés dans la salle de bain au moment où on l’utilise.

Toujours selon l’ADEME, un degré supplémentaire sur la température de l’air équivaut à 7 % de consommation de chauffage en plus !

La température de rayonnement 

Lorsqu’un mur est mal isolé, on peut constater au toucher qu’il est très froid. Cette surface froide va alors émettre un rayonnement froid que nous allons pouvoir sentir à plusieurs mètres. Les baies vitrées à simple vitrage ou avec un double vitrage de mauvaise qualité ou ancien peuvent aussi émettre un fort rayonnement froid.

Ce rayonnement froid est l’une des principales sources d’inconfort thermique. Il va généralement nous amener à monter la température de chauffage pour tenter de compenser son effet

En thermique du bâtiment, on utilise la formule suivante :

Température ressentie = (température de l’air + température de la paroi) / 2

Cela signifie que si l’un des murs est à 14 degrés, et que l’on chauffe l’air de la pièce à 22 degrés, alors nous aurons une température ressentie de seulement 18 degrés.

Ce phénomène de paroi froide est particulièrement perceptible dans les quelques jours qui précèdent l’allumage du chauffage. L’ensemble des murs de la maison étant froid, nous percevons un rayonnement froid particulièrement inconfortable. Lorsque nous allumons le chauffage, les radiateurs ou le plancher chauffant vont émettre un rayonnement chaud qui va compenser en partie les rayonnements froids des baies vitrées ou des murs mal isolés.

Comment corriger le rayonnement d’une paroi froide ?

La première mesure à prendre lorsqu’on a une paroi froide est de veiller à placer ses lieux de vie loin de celle-ci. Ainsi, il faudra placer le bureau ou le canapé le plus loin possible d’une vitre ou d’un mur froid.

Concernant les murs, il est recommandé d’ajouter un isolant contre les parois non isolées. Si on ne peut pas faire des travaux ou si on prévoit une rénovation plus globale ultérieurement, on pourra en attendant se contenter de plaques de liège, qui se trouvent dans les grandes surfaces de bricolage. On peut également mettre une tenture épaisse.

Concernant les vitrages, il existe des plastiques isolants à coller sur les vitres. Dès qu’il fait nuit, on veillera à bien fermer les volets et les rideaux pour couper le rayonnement froid.

NB : un rayonnement trop chaud peut également être très inconfortable. C’est pourquoi les anciennes générations de radiateurs électriques, appelés panneaux rayonnant (que l’on peut reconnaître à leurs petites alvéoles) ne sont plus recommandés à l’heure actuelle. Leur température de surface étant très élevée, ils engendrent un inconfort thermique important lorsqu’on se situe à proximité. Les nouvelles générations de radiateurs utilisent une chaleur dite « douce », autour de 40 degrés, qui émet un rayonnement proche de notre température corporelle, ce qui est très agréable. C’est aussi le principe des planchers chauffants, qui fonctionnent à basse température.

Le taux d’humidité, facteur d’inconfort thermique 

Le taux d’humidité, ou hygrométrie, peut également avoir un impact sur notre ressenti de confort. Si le taux d’humidité est trop élevé, nous allons ressentir un froid qui nous poussera à monter la température du chauffage. Plutôt que de monter la chaudière, il est recommandé de maintenir l’humidité entre 40 % et 60 %.

La mesure de l’humidité peut s’effectuer avec un thermomètre électronique avec fonction hygromètre (exemple ici).

En dessous de 40 %, la sensation de chaleur n’est pas affectée, mais l’air trop sec est tout de même inconfortable (nez qui pique…)

Pour réguler l’humidité, le mieux est d’équiper son logement avec une VMC, une ventilation mécanique qui va extraire et renouveler l’aire du logement. Les VMC dites hygroréglables vont renouveler l’air plus vite si l’humidité est importante.

Si vous n’avez pas de ventilation mécanique contrôlée et que vous n’êtes pas sur le point de faire des gros travaux, voici quelques astuces pour bien évacuer l’humidité.

  1. Ouvrir les fenêtres après avoir pris une douche, ou cuisiné, fait du sport ou du ménage, ou toute autre activité qui génère de l’humidité
  2. Bien cuisiner avec la hotte et utiliser des couvercles pour limiter la vapeur
  3. Ne pas étendre le linge à l’intérieur ou le faire dans la pièce la mieux ventilée.
  4. S’équiper d’un déshumidificateur électrique  
  5. Installer un extracteur d’air, ce qui est plus facile qu’installer qu’une VMC

La vitesse de déplacement de l’air

La ventilation crée des déplacements d’air dans le logement, c’est-à-dire de petits courants d’air qui sont parfois imperceptibles mais qui affectent notre sensation de chaleur. Le réflexe le plus courant est d’aller augmenter la température du chauffage.

Pour éviter ces courants d’air, l’erreur la plus courante est de boucher les ventilations. Il est impératif de laisser la circulation de l’air se faire convenablement dans le logement. En effet, si l’air du logement n’est pas assez renouvelé, la qualité de l’air devient très médiocre et peut occasionner des problèmes de santé. Dans les logements où a lieu une combustion (poêle à pétrole, chaudière à gaz…), l’absence de renouvellement de l’air entraîne un appauvrissement en oxygène puis la création de monoxyde de carbone, un poison mortel. Il est donc IMPERATIF de laisser les ventilations ouvertes.

Pour éviter de ressentir l’inconfort thermique lié aux ventilations, la première recommandation sera de mettre son bureau ou son canapé dans un endroit qui n’est pas affecté par un déplacement d’air.

Si ce n’est pas possible, on pourra accrocher un petit dispositif (carton) au-dessus de la ventilation qui permettra de rediriger le flux d’air vers un endroit que nous n’occupons pas.

Les variations de température

L’inconfort peut également provenir des variations de température dans l’espace. Le plus souvent, il s’agit d’avoir froid aux pieds et chaud à la tête.

Ce type de stratification de la température de l’air peut subvenir avec des anciens systèmes de chauffage, comme les convecteurs électriques. Ceux-ci génèrent à la fois un déplacement d’air et une stratification des températures. C’est pourquoi le convecteur électrique est un système de chauffage très inconfortable.

Pour éviter les stratifications, mieux vaut remplacer des convecteurs électriques par des appareils plus récents comme des radiateurs à inertie. Il convient aussi de vérifier que la prise d’air des radiateurs est suffisamment basse pour que l’air froid du sol soit aspiré et réchauffé. Un radiateur placé trop haut peut ne pas suffisamment réchauffer l’air au niveau du sol.

L’inconfort thermique peut également provenir de variations de température dans le temps. Le système de chauffage, avec sa régulation, oscille au-dessus et en dessous de la température de consigne. Généralement, on ne se rend même pas compte de cette variation lorsque celle-ci est inférieure à un degré.

Par exemple si on a réglé la température de consigne à 19 degrés, la température va osciller entre 18,5 degrés et 19,5 degrés, sans que l’on s’en aperçoive.

Cependant, avec une mauvaise régulation, la température oscille avec des variations supérieures à 1 degré. Cela peut occasionner un inconfort significatif. Il est alors recommandé de changer son système de régulation ou de mettre à jour son système de chauffage.

L’occupant

Enfin, le dernier paramètre de confort thermique est l’occupant. Oui, vous ! En fonction du niveau d’activité physique, selon que vous soyez assis sur un canapé ou en train de faire le ménage par exemple, selon votre niveau d’habillement, où selon votre degré de frilosité générale, vous n’aurez pas du tout la même sensation de confort que votre conjoint ou que vos enfants par exemple.

Il est parfois difficile de trouver la température idéale dans le logement, tellement les occupants ont des sensations de chaleur différente !

Dans tous les cas, il est recommandé d’adapter la température de son logement pour une tenue vestimentaire adaptée à l’hiver (porter un pull-over), et de prévoir des épaisseurs supplémentaires lorsqu’on ne bouge pas (le fameux plaid sur le canapé !).

On peut également descendre la température des pièces dans lequelles on est systématiquement en activité, comme la cuisine, sachant qu’une partie de la chaleur est de plus émise par les plaques de cuisson ou le four.

Nous avons fait le tour des 6 paramètres du confort thermique. Veillez à bien l’optimiser pour profiter au mieux de toute la chaleur de votre intérieur, sans avoir à monter le chauffage !

INFOGRAPHIE : avoir chaud à 19°C en télétravail

2 réflexions sur “Comment avoir chaud à 19°C chez soi en hiver”

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