Eco-insouciance » Les articles » Festivals inter-blogs » Comment le changement climatique m’a causé une blessure de Yin Yoga
DALL·E yoga

Comment le changement climatique m’a causé une blessure de Yin Yoga

Cet article participe à l’évènement inter-blogueurs du blog Adapter son yoga.

Aïe ! J’ai réussi à me créer ma première blessure de yoga il n’y a de cela même pas un mois, en pratiquant le Yin Yoga.

Mais comment ai-je pu me faire mal aux lombaires avec le plus doux des yogas ? Et puis je n’ai « que » 37 ans ! Alors d’accord, je sors d’une grossesse qui a probablement traumatisé mon organisme, mais est-ce vraiment suffisant ? Et en plus, tout cela à cause du changement climatique ! Vous y croyez, vous ?!

10 ans de yoga sans blessure grâce à une professeure impliquée dans la prévention

Retour à la case départ. Je suis plutôt de nature anxieuse, et comme de nombreux anxieux, cela fait déjà de nombreuses années que j’ai mis en place des stratégies pour gérer mon énergie au quotidien. Surtout en contexte professionnel. Il faut dire que j’ai commencé fort : premier boulot, premier burn out ! C’est à cette époque-là, il y a 10 ans, que je me suis mise à pratiquer le yoga et la méditation.

Pour le yoga, j’ai tout simplement pris le cours qui était le plus près de chez moi. C’était du Hatha Yoga.

La professeure était particulièrement sensibilisée aux questions des douleurs. A chaque posture, elle nous donnait plusieurs variantes adaptées à notre condition physique.

Elle nous rappelait aussi la liste des contre-indications. J’avoue qu’à l’époque, ça m’a toujours paru un peu long. Parce que quand même, j’avais 27 ans et non, je n’avais pas mal au genou, non, je n’avais pas mal au lombaires, non, je n’avais pas mal aux cervicales, ma thyroïde était encore là et je n’avais pas d’hypertension (ce qui était quand-même très confortable : croisons les doigts !)

Mais sur le principe, je trouvais cela extrêmement doux, très inclusif, de penser à tous ceux qui souffraient de ces maux, et c’est pourquoi j’ai toujours trouvé que le rappel des contre-indications s’inscrivait dans un contexte de détente profonde.

Après 4 années de cours, j’ai continué la pratique par moi-même. Ayant bien écouté toutes les consignes de mon excellente professeure, je n’ai jamais déploré la moindre blessure.

Le Yin Yoga, une pratique faussement douce

Mais récemment, quelque chose a changé. Une de mes amies est devenue professeure de Yin Yoga. Dans le cadre de la validation de son diplôme, elle s’est entraînée sur ses copines : j’ai donc pu bénéficier de cours de Yin yoga gratuits.

Qu’est-ce que le Yin yoga ? Sans doute y-aurait-il beaucoup à expliquer, mais pour la pratiquante Béotienne que je suis, il y a surtout une différence majeure. Il faut rester très longtemps dans chaque posture, entre 3 et 5 minutes, ce qui permet aux tendons de de se relâcher complètement.

Ce que je n’avais pas anticipé, c’est que le Yin yoga est une véritable drogue. Il suffit d’une seule posture pour procurer un sentiment de relaxation si profonde et si intense, que l’on n’attend plus qu’une chose : retrouver son créneau Yin yoga du lendemain. Ces derniers temps, il m’est devenu impossible de m’endormir sans mon étirement des chevilles !

Alors quand récemment, j’ai commencé une reconversion professionnelle, mon anxiété naturelle est revenue au galop et j’ai éprouvé le besoin de reprendre le Yin Yoga. Sauf que je n’avais plus de professeure ! Comme mes deux enfants ne me laissent pas le temps de suivre un cours, j’ai naturellement acheté un livre (d’occasion s’il vous plaît, ça émet moins de CO2), un très beau livre avec de belles photos et de bonnes explications sur les postures : « Le yin yoga, éloge de la lenteur » d’Amélie Annoni.

J’ai assez rapidement trouvé une posture qui me procurait beaucoup de détente, celle du chat qui attrape sa queue.

Le problème, c’est que je ne suis pas bien sûre d’avoir lu la rubrique contre-indication du livre.

Le problème avec les livres, c’est qu’on peut se contenter de regarder la photo et d’être trop paresseux pour lire le texte. Ce n’est pas comme dans un cours, où l’on est obligé de tout écouter. Toujours est-il, qu’en 2 jours de pratique, je me suis retrouvée avec un énorme mal aux lombaires, qui n’est passé qu’à coup  de paracétamol et de contre-posture diverses (dont la posture bien connue du « roulé en boule »). Il faut croire que le Yin Yoga n’est pas si doux que ça en a l’air !

L’éco-anxiété, un mal-être à la racine de ma pratique

Et alors, dans tout ça, quel peut bien être le lien avec le réchauffement climatique ?!  Eh bien, c’est que mon projet de reconversion consiste à animer un blog pour accompagner les personnes, comme moi-même, atteintes d’éco anxiété. Il s’agit de les amener  à passer l’action, et à leur procurer un véritable coaching pour baisser leur empreinte carbone.

L’éco-anxiété, c’est d’une angoisse liée au bouleversement écologique en cours et à venir. Elle touche avant tout les personnes qui ont un terrain anxieux de manière générale. En réponse à ce mal-être, certains vont se jeter à corps perdu dans l’action militante. D’autres vont au contraire se replier sur eux-mêmes et vont jusqu’à éprouver un stress physique, des pleurs, des troubles du sommeil ou encore une perte de confiance en l’avenir.

Contre l’éco-anxiété, il y a plusieurs réponses. Certaines se situent sur le passage à l’action. D’autres sur un plan plus philosophique : lâcher prise en dehors de son périmètre de responsabilité. Et pour apaiser le corps et l’esprit, le yoga reste une pratique totalement indiquée pour aider les éco-anxieux à sortir de cet état de stress.

Alors, si vous aussi vous êtes atteint d’éco-anxiété, je ne saurais que trop vous recommander de tester le Yin yoga, qui  vous apportera peut-être, comme à moi, une détente plus profonde que d’autres pratiques. Mais souvenez-vous aussi de lire les petites lignes des livres, ou de commencer avec un professeur ! Gainer son dos régulièrement pourra également apporter des bienfaits.

De mon côté, je suis maintenant plus attentive à mon ressenti pendant la posture, je fais attention à ne pas creuser les lombaires, et j’utilise des oreillers pour mieux caler mes membres sans aller trop loin. Comme cela, je peux agir de mon mieux pour la planète, tout en restant pleinement détendue !

Floraine Cordier, du blog eco-insouciance.com

PS : aviez-vous réalisé que l’image de haut de page, représentant un yogi dans la tourmente du changement climatique, a été dessinée… par une intelligence artificielle ?! Cette incroyable peintre répond au doux nom de DALL·E.

3 réflexions sur “Comment le changement climatique m’a causé une blessure de Yin Yoga”

  1. Un énorme merci pour ta participation et ton témoignage Floraine! Je ne me suis pas faite des amis dans le monde du yoga en insistant sur cette évidence que tu soulèves! Le Yin yoga n’est pas un yoga doux! C’est un yoga passif (ça oui, d’où l’image de douceur). On laisse aller le corps sans vigilance musculaire vers la détente. Le relâchement est profond et intense, c’est certain, on étire ses fascias, peut être qu’on équilibre les méridiens …mais sans vigilance musculaire il y a beaucoup de blessures à déplorer (tendinopathies des ischio-jambiers, déchirures en tout genre, hernie discale…). Une règle d’or, travailler avec un appui. Par exemple dans Paschimottanasana (la pince assise), placer une brique sous le front. Lors de la détente des muscles, vous n’irez ainsi pas trop loin dans l’amplitude. Essayez de vous dire que vous relâchez, et pas que vous étirez…. Encore merci pour ton témoignage spontané (je précise)!

  2. Très intéressant, merci pour ce témoignage ! En effet, ça paraît presque impossible de se blesser en yin et pourtant… d’où l’importance de travailler sous la supervision d’un prof , ou de prendre le temps de lire les petites lignes comme tu dis ! J’espère que ça va mieux depuis !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Action impossible