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Injonctions impossibles et culpabilité

Les injonctions écolos, il y en a plein.

« Privilégier l’achat de produits reconditionnés ».

Tu te souviens peut-être de comment j’ai essayé d’acheter un ordinateur portable reconditionné et que j’ai fini… par l’acheter neuf : pas assez de garanties, prix trop proche du neuf, pas assez d’offre, produits reconditionnés qui n’en sont pas… Voilà une première injonction ultra compliquée à tenir.

« Privilégiez le vélo ou la marche »
Qu’est-ce que j’aimerais amener mes enfants à l’école en vélo… sauf qu’aujourd’hui, là où j’habite, ce serait compromettre grandement leur sécurité (et la mienne !), en l’absence d’infrastructures cyclables.

Et ainsi de suite.

Et quand tu ne peux pas répondre à tous ces « privilégiez ceci, privilégiez cela », il peut naître en toi un fort sentiment de culpabilité.

Culpabilité de ne pas faire ce qu’il faut. Culpabilité de ne pas être à la hauteur. Culpabilité vis-à-vis de ses enfants, etc.

Alors qu’en fait, derrière, c’est tout le fonctionnement sociétal qui n’est pas encore à la hauteur de l’urgence climatique.

Alors il faut faire la part des choses.

Cette culpabilité, accepte-la, elle est bonne : c’est elle qui te titille pour te pousser à te mettre vraiment en cohérence avec ta conscience écologique, en cohérence avec les objectifs climats.

Elle te pousse à ne jamais t’endormir.

Mais quand tu as fait ta part, que tu as fait l’effort de te renseigner, que tu as fait l’effort de chercher le produit d’occasion par exemple, et que tu te rends compte que tu ne pourras pas être aussi écolo que tu le voudrais :

Alors, il faut savoir accepter les limites de ton action individuelle, pour le moment.

Le timing, c’est la clé. Il faut pouvoir se dire :

Ok, aujourd’hui le marché du reconditionné démarre à peine, mais dans 2 ans, si je dois remplacer un autre appareil, alors je réessaierai.

Ok, je n’ai pas de pistes cyclables aujourd’hui, mais je ne désespère pas de pouvoir emmener mes enfants en vélo-cargo un jour (et avant qu’ils soient grand ! )

Ta culpabilité, c’est aussi une occasion en or pour t’interroger sur ton action collective :

Et si, au lieu d’attendre que les pistes cyclables arrivent, j’écrivais à la mairie pour leur faire part de mes attentes ? Et si je m’inscrivais à la newsletter de mon association locale de promotion du vélo ? Et si je participais à leurs évènements ?..

Alors, lorsque tu pourras considérer que tu as vraiment fait ta part, et que la culpabilité pointera le bout de son nez, tu pourras te dire : « Et alors? J’ai fait tout ce que je pouvais faire ».

Par exemple, le challenge sur l’achat d’occasion, en vrai, ce n’est PAS de TOUT acheter d’occasion : c’est d’ESSAYER d’acheter d’occasion A CHAQUE FOIS. Et ce n’est pas pareil.

Car là, même si au final tu n’y est pas arrivé·e, tu pourras tirer la langue à ta culpabilité. Bleeeeee !

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