Noël approche et vous vous apprêtez à choisir votre sapin de Noël ? Oui mais, cette année, un petit doute vous assaille : et si votre sapin de Noël n’était pas vraiment, voire même pas du tout écologique ? Cette tradition héritée du siècle précédent a-t-elle encore sa place au 21ème siècle ?
Je suis Floraine Cordier, Coach CO2, et c’est la question que je me suis posée cette année, car j’aime beaucoup mettre un sapin de Noël à la maison. Alors, j’ai mené l’enquête : c’est ce que je vous présente dans cet article. Nous ferons notamment le tour des fausses informations, car elles sont très répandues, et des fausses bonnes idées, qui fleurissent actuellement.
Ce serait quoi, un sapin de Noël éco-responsable ?
Commençons d’abord par nous poser cette question ! Un sapin de Noël éco-responsable, ce serait avant tout un sapin qui n’a pas d’impact sur l’environnement, qui ne pollue pas, qui ne détruit pas la biodiversité, qui n’est pas responsable de déforestation.
Pour cela, mauvaise nouvelle : comme toutes les autres activités humaines, avoir un sapin de Noël va forcément avoir un impact… La question est donc de savoir si cet impact est important ou non au regard de nos autres activités.
Commençons notre tour d’horizon par notre traditionnel sapin coupé.
Le sapin de Noël coupé, est-ce un sapin écologique ?
Le sapin de Noël coupé, Nordmann ou Epicéa, est-il écologique ? Cela dépend du point de vue duquel on se place. Si on se limite à l’aspect climat, donc à l’empreinte carbone du sapin, celui-ci est assez faible.
La seule étude qui est généralement citée sur le sujet est une étude Québécoise qui donne le chiffre de 3,1 kg de CO2 pour un sapin de Noël naturel coupé puis acheminé en magasin.
Ce qu’on ne dit pas, c’est que cette étude prend pour hypothèse un transport de 150km entre le lieu de production et le lieu de vente… Qu’en est-il en France ?
En France, 8 sapins sur 10 sont effectivement produits en France, et principalement dans le Morvan, en Bretagne et en région Rhône Alpes.
Il y a donc de fortes chances pour que votre sapin ait fait un peu plus de route que ces 150km…
Mais peu importe : qu’un sapin représente 3kg, 6k, ou 10kg de CO2 par an, cela reste de toute façon très, très faible par rapport aux 10 tonnes (soit 10 000kg) de CO2 émis en moyenne par un français.
Cet impact est également à répartir sur l’ensemble des membres du foyer.
Si on regarde les autres impacts environnementaux, par contre, le tableau est plus sombre.
Contrairement à une idée reçue, le sapin de Noël n’est pas un arbre qui est coupé dans des forêts. Il est produit sur des parcelles dédiées qui comportent des milliers de sapin, ce qu’on appelle une « monoculture ».
Malheureusement, comme on peut voir sur la photo, les monocultures de sapin, outre l’aspect paysager, ont des impacts environnementaux locaux bien réels.
D’après cet article, les sapins subissent « sept à dix traitements chimiques de synthèse annuels (fongicides, insecticides, herbicides…). Sur la terre à nu, l’eau ravine, le sol est lessivé et les produits s’écoulent dans les sources, dans les ruisseaux et les rivières.[…] On épuise les sols, pour toujours davantage de rendements. »
Pollution locale, perte de biodiversité, épuisement des sols… les impacts sont loin d’être négligeable. Comme l’agriculture intensive, certes : sauf qu’ici, on parle d’un usage non essentiel.
Pas écolo, notre chouette sapin ? Je vais donc vous proposer un tour des alternatives possibles, afin que vous puissiez faire votre choix en âme et conscience.
Le sapin de Noël en pot, le sapin eco-responsable par excellence
Si vous êtes accro au sapin de Noël, le sapin en pot représente une option très intéressante, à condition d’arriver à le faire durer longtemps bien entendu.
A titre personnel, c’est l’option que je vais tenter cette année ! Un sapin écologique, ça me plaît.
Est-ce que le sapin sentira aussi bon qu’un sapin coupé ? Est-ce qu’il va résister à passer un mois à l’intérieur ? Vais-je arriver à le faire tenir pendant la canicule estivale ?… Tant de questions auxquelles je n’aurai la réponse qu’après quelques Noël d’essai !
Seul hic : il faut un jardin pour le stocker le reste de l’année… Vous n’êtes donc peut-être pas concerné·e par cette option !
L’alternative « fausse bonne idée » : le sapin de Noël en pot à louer
Une nouvelle idée séduit de plus en plus de foyers : louer un sapin de Noël en pot, qui sera ensuite récupéré puis replanté ou maintenu en pot jusqu’à l’année suivante. Parfait pour ceux qui n’ont pas la place, n’est-ce pas ?
Cette nouvelle alternative séduit par son côté écologique…
Malheureusement, en attente de données chiffrées, je pense qu’il faut y aller avec prudence : en effet, le bilan carbone de ces sapins-là risque fort d’exploser, entre le double transport annuel, l’augmentation du poids des camions à cause du pot, et la manutention nécessaire pour déplacer les sapins.
Les sapins de Noël les plus écologiques… pour ceux qui arrivent à se passer d’un vrai sapin !
Evidemment, l’option la plus écologique, ce serait encore de se passer de sapin… mais ça, ça dépend de vous et à quel point vous y êtes attaché (pour moi par exemple, ce n’est pas vraiment une option).
1ère idée : la plante verte de Noël !
Eh oui, si vous avez une belle et grande plante verte, comme un ficus par exemple, elle se prête tout à fait aux décorations ! C’est l’option que j’ai pratiquée pendant des années, avant d’avoir des enfants, et à laquelle je reviendrai sans doute un jour lorsqu’ils seront grands…
2ème idée : le sapin DIY (comprendre Do It Yourself : à fabriquer soi-même à la maison) : une petite recherche sur Pinterest va vous donner plein d’idées !
3ème idée : un sapin en bois. Cela se trouve maintenant facilement. Voici une photo que j’ai prise dans un magasin de bricolage l’autre jour : ces sapins artificiels sont vraiment super jolis !
Le sapin en plastique
Vous avez peut-être déjà vu cette info comme quoi le sapin en plastique est plus écologique que le sapin naturel si et seulement si vous le faites durer 20 ans…
Cette information est une fois encore issue de l’étude québécoise que je citais tout à l’heure… et qui n’est donc pas forcément applicable à votre cas. De plus, les hypothèses sur le contenu carbone de l’électricité utilisée dans le processus de fabrication ne sont pas adéquates. Mais faisons avec…
On y apprend que la fabrication du sapin artificiel en plastique représente 85% de l’impact carbone, et qu’un sapin en plastique émet 48,3 kg pour la totalité de sa durée de vie.
Cela serait loin d’être négligeable si on en changeait tous les ans… Si vous achetez un sapin en plastique, l’enjeu est donc de le faire durer le plus longtemps possible.
L’info à connaître pour améliorer l’impact écologique d’un sapin coupé
Si vous optez pour le sapin naturel coupé, évitez à tout prix les sapins floqués (ceux recouverts de neige). En effet, ils ne sont pas recyclables.
Alors que s’il restent naturels, vous pouvez les amener dans les bacs de récupération de votre commune, et ils seront alors recyclés pour être transformés en paillage pour les espaces verts.
Le paillage permet de limiter les arrosages et de créer du compost pour enrichir les sols… Autant que notre sapin serve à quelque chose !
Et vous, quelle sera votre option « sapin » pour cette année ? Si vous avez testé le sapin en pot, quel retour d’expérience faites-vous ? Est-il facile de le faire durer d’une année sur l’autre ? Dites le nous en commentaire ?